Le grand tarifs d’Angouleme Emmanuel Guibert (Le photographe, Beyrouth d’Alan, et plus recemment Le smartphone et le balayeur ainsi que le roman Mike) et Jacques Samson, enseignant a Notre retraite, auteur (Chris Ware, la bande dessinee reinventee) et mediateur de la bande dessinee entretiennent une amitie depuis de multiples annees.

Celle-ci fait l’objet d’un extraordinaire ouvrage intitule Emmanuel Guibert, en bonne compagnie.

Correctement qu’un ocean nos separe, le lien qui unit les deux hommes est unique. Leurs conversations en temoignent avec eloquence. Car loin d’la simple monographie d’usage ou de l’ouvrage d’entretiens, Emmanuel Guibert en bonne compagnie est 1 livre d’artiste atypique, hors norme. Compose de 5 segments (reperes chronologiques et biographiques, description de dix amities de l’artiste, conversations, une analyse de Samson sur L’enfance d’Alan, un propos de Guibert sur la confection de pochettes d’albums de musique), le superbe objet – avec aux commandes le graphiste de renom Philippe Ghielmetti, rien de moins ! – fera la part belle au corpus de l’artiste polymorphe. Ces conversations sont a l’image de Guibert : sans demi-mesure, nullement passeistes, mais surtout, empreintes d’une fidelite rare.

Tel votre grand vin, le projet passa un certain temps en gestation. « Notre genese de ce livre a pu compter, en amont, concernant des conversations a batons rompus menees avec Emmanuel Guibert i  l’occasion de flaneries repetees le long des berges d’une Seine. Quelquefois, le Quebecois que j’suis s’est rendu expres a Paris pour y tenir ces colloques particuliers. La selection de marcher en sa compagnie est bien sauf banal et, au sein des moments nos mieux inspires, les plus soutenus, la cadence une deambulation faisait corps avec l’envie de converser et l’ecoulement d’la parole. Nous etions sous le charme et l’enivrement de des causeries », raconte Samson en preface. « Au fil des rencontres, nous avons atteint une forme d’aisance, de confiance, de confidence aussi, sans lesquelles le projet d’un tel livre n’aurait pu voir Au moment. Comme Emmanuel Guibert m’avait au depart confie ne pas avoir d’appetit pour un simple exercice de questions-reponses portant dans sa personne ou concernant l’etat de son projet, il fallait nous diriger autre part et concevoir quelque chose de tout autre. Sans surprise, les echanges retranscrits dans ce livre, menes en fevrier 2014 et en mars 2018, ont finalement repose concernant la seule vertu de notre presence l’un a l’autre. Nous avons tire le meilleur avantage un moment qui nous est a chaque fois imparti, en laissant nos choses se mettre d’elles-memes en place et l’ecriture prendre le relais d’la parole. »

En cette ere de pandemie mondiale tristement flanquee de gestes barrieres, de masques ainsi que plexiglas qui tendent a nous couvrir, mais surtout, a nous separer, une telle merveille d’orfevrerie fera un bien fou. Guibert, incontestablement tourne par l’autre, tant dans l’elaboration que dans la vie, braque aussi a un moment l’eclairage sur Samson, l’invitant a se confier a le tour. D’une grande emotion, votre passage temoigne de l’immense generosite, de l’elegance et de l’empathie qui caracterise le corpus. Dans lequel on souhaite d’ailleurs a nouveau se plonger rapidement un coup la lecture de l’ouvrage terminee.

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Cinq annees apres un jubilatoire Mes premiers aviateurs paru aux editions Pow Pow, le tandem Desharnais-Fontaine Rousseau reprend du service dans l’exploration de l’ingenierie humaine avec Notre conquete du cosmos. Flanque d’une vingtaine de vignettes reamenagees selon les besoins et reposant dans d’hilarants dialogues dans un phrase juvenile, genre, l’album demontre que l’homme reste capable de s’elever au sein des cieux tout en s’enlisant dans son abyssale stupidite. Une lecture ou le rire cotoie habilement le desespoir, a l’instar de l’indemodable Les remarques noires d’Andre Franquin. Un brin plus bas, un tantinet plus loin tel chantait un autre populaire duo.

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